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mercredi 10 mars 2010

Un meeting avec le Nouveau Parti Anticapitaliste.

Rien de tel que d’aller assister aux meetings des listes concurrentes ! Pour mieux contrecarrer les propositions des autres partis en lice aux élections régionales, encore faut-il en effet parfaitement les connaître.
Invité du jour : Mr Olivier Besancenot, avec bien sûr à ses côtés toutes les têtes de listes départementales. Il y a des meetings que l’on n’oublie pas. Celui-là en fait partie. S’il est incontestable que Mr Besancenot est doté d’un réel don oratoire, le meeting en lui-même avait quelque chose de surprenant, tant sur le fond que sur la forme.
Commençons par le fond. Il est dur de détacher les propositions principales du parti pour les élections régionales car le meeting n’est pas structuré, mais la grande ligne directrice de la soirée est la suivante : la politique de Mr Sarkozy est une honte pour la France à tous égards (et je rajoute volontairement le « Monsieur », car le NPA se refuse à l’écrit sur les tracts à toute forme de politesse que ce soit vis-à-vis du président de la République) et la politique du Parti Socialiste est pour sa part beaucoup trop molle : les élus socialistes au niveau régional ne seraient pas capables d’appliquer réellement ce qu’ils promettent.
Le problème des militants du NPA – ou plutôt ce qui leur fait souvent rapporter des voix – réside dans leurs discours populistes. La plupart du temps, on ne peut qu’être d’accord avec leurs idées. C’est d’ailleurs ce que soulignait J.F Kahn lors des élections européennes ; quand une idée ne mérite même pas débat, ne peut même pas être contredite, c’est qu’elle ne propose rien de vraiment concret, c’est qu’elle est utopiste. Or, la position principale que souhaitait prendre le NPA lors de ce débat était d’être le seul parti contre les licenciements. Il est évident, pourtant, que tous les partis sont, dans l’absolu, contre les licenciements. Quel parti oserait dire le contraire ? Quel parti oserait dire qu’il est pour qu’une entreprise mette ses employés au chômage, surtout en pleine période de crise ? Comme à leurs habitudes, la dangerosité des partis situés aux extrêmes du paysage politique français réside dans l’application de leurs idées : ainsi, le NPA n’aimant pas que des hommes et femmes se fassent licencier (incroyable !), nous a expliqué, qu’en toute logique il fallait interdire désormais à toute entreprise française de licencier. Etudiante en économie, et même sans l’être, il va de soi que ce genre d’engagement est complètement fou. Le salaire se fixant au point de rencontre des offreurs de travail (les ménages) et des demandeurs de travail (les entreprises), si ces dernières n’ont plus la possibilité de licencier, uniquement deux solutions s’offrent à elles : ou bien elles diminuent très fortement les salaires des employés, ou bien elles ferment boutique. Or, sans avoir une connaissance profonde de l’économie, j’aimerais bien savoir comment le NPA compte expliquer aux Français qu’une Economie peut fonctionner avec des entreprises qui, si elles existent encore, ont le couteau sous la gorge et des employés (et donc à fortiori des consommateurs) sous-payés. Encore une fois, les idées du NPA sont condescendantes, mais les applications de ces idées une aberration. Peut-être que bientôt sera inscrit dans le projet du NPA le souhait d’être contre le conflit israëlo-palestinien ?
Terminons par la forme du meeting : après le long discours de Mr Besancenot était venu le temps de répondre aux questions des citoyens présents dans la salle. Mais attention ! Toutes les questions qui veulent être posées doivent avant être écrites sur papier, ce papier donné à un des intervenants de la soirée et, si la question est retenue (si la question ne dérange pas trop ?), Mr Besancenot ou une des têtes de listes y répond. J’ai alors pris un petit bout de papier et y ai écrit : « Vous avez eu la parole pendant près de deux heures. Nous vous avons écoutés. Pourquoi ne pouvons-nous pas à notre tour poser nos questions librement à l’oral ? ». Zut alors. Mon papier a dû se perdre dans la corbeille, car personne n’y a répondu.

AC

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